jeudi 20 novembre 2025

Cahiers 1894 - 1914 - Paul Valery

Cahiers 1894 - 1914 - Paul Valery

Ta pensée jamais ne voit le jour.

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Il faut remplacer les mots connus exprimant des choses connues - souvent par d’autres, et pour se garder des erreurs d’habitude et de l’insuffisance individuelle de tous les symboles.

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De très rares hommes arrivent sans habitude à faire aussi bien ou mieux les choses que les autres font par l’habitude. Ils les raisonnent et les imaginent si fort que leur esprit mange et épuise temps et répétitions.

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Généralement une pensée n’arrive à la connaissance que si elle est conforme à un certain mode (habitude) et si elle est appréciable. Ce qui suppose je ne sais quel laboratoire antérieur et quel tribunal. Souvent l’éducation amène à apercevoir ce qui serait resté inconnu (dans la pensée) sans elle.

) Les pensées semblent s’attirer parce que nous choisissons inconsciemment pour les reconnaître celles qui ont déjà quelque chose de connu.

Et puis il y a le rôle des sensations introduites. (

Cette connaissance ou cette différentiation est donc comparative. Si je représente par la suite des nombres la succession des pensées et si je suppose que la réalité (faite de nombres) n’a jusqu’alors présenté à cet individu que les nombres premiers, l’individu ne remarquera que ces nombres premiers dans sa pensée. Ainsi s’il a rencontré le groupe 7,11, 91 dans cette nature, et si sa pensée lui donne un jour la suite 11,12,. .91    7. il ne retiendra que 11,91,7 et pensera à ce moment cette combinaison. D’où s’élucide mainte difficulté sur la discontinuité mentale. En particulier la difficulté qu’ont la plupart des esprits à reconnaître dans leur pensée les quelconques, les informes (par rapport à la réalité).

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Les mots philosophiques sont beaucoup trop vagues pour pouvoir saisir la pensée dans son détail, il leur est impossible de se former en raisonnements de la vraie logique de l’homme.

Ainsi « abstraction » peut se dire d’un million de phénomènes mentaux très différents.

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Etant donné que le moi est une formation, l’idée que chaque idée passe au non moi, se sépare, comment la traduire?

Le donné est la possibilité (sensation) de changer indéfiniment une  1ère formation formée... jusqu’à ce que, etc..

Mais on ne change pas. On ajoute en comparant. — et on peut donner ou trouver telle importance à l’un des termes quelconques du développement.

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<a) Le moi est un phénomène «mental»

ou un groupe de    id.

b) tout phénomène mental s’objective c’est-à-dire s’oppose au moi.)

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En résumé : il y a une certaine indépendance entre ce qui est écrit ou lu et ce qui est pensé par l’écrivain ou par son lecteur.

a)    Le mot joue un rôle identique par rapport à toute une classe d’états differents vis-à-vis desquels il se comporte indifféremment.

Donc à chaque mot correspondent N déterminations possibles.

Toutefois il y a un élément fixe. Toutes les déterminations de la même classe comprennent une constante commune, (...)

Le langage par rapport à une pensée qu’il exprime et à une autre qui le reçoit est une sorte de moyenne. Il forme avec la réalité un ensemble particulier.

C'est une portion + commode de la réalité, la + commode.

b)    La théorie du langage est le résumé des lois suivant lesquelles se succèdent concomitamment les phénomènes verbaux et les phénomènes mentaux (en établissant entre eux une correspondance purement mathématique). -

C’est de cette série double qu’il faut déduire les propriétés et les formes du langage.

c)    La forme d’une phrase est proportionnée aux éléments supposés communs des correspondants.

b') Le langage n’est pas la reproduction de la pensée, il ne connaît pas des phénomènes mentaux réels — mais bien d’une conception simplifiée et très lointaine de ces phénomènes. Il est impossible de remonter du langage à la pensée, autrement que par probabilités.

d)    Extension des propriétés du langage- littérature.

e)    Il y a lieu de l’étudier dans un espace à 1 dimension.

f)    Importance toujours croissante du « tout fait » en matière de langage.
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La théorie du langage serait le résumé des lois suivant lesquelles se succèdent les images.    -> considéré à 1 dimension

Le langage n'est pas la reproduction de la pensée. Il ne s occupe pas des phénomènes mentaux réels - mais d'une image simplifiée et très lointaine de ces phénomènes. —
 

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