Marcelino Viera - Comprendre l’anarchisme
L’anarchiste est, en premier lieu, un socialisme qui vise à
abolir l’exploitation de l’homme par l’homme. L’anarchisme n’est pas autre
chose qu’une des branches de la pensée socialiste. Une branche om prédomine le
souci de la liberté, la hâte d’abolir l’Etat. Pour Adolphe Fischer, l’un des
martyrs de Chicago, « tout anarchiste est socialiste, mais tout socialiste
n’est pas nécessairement anarchiste ».
Quatre concepts essentiels : la liberté, la solidarité,
l’individualité et la raison.
Du point de vue libéral, la liberté individuelle est
toujours un droit de l’homme quand il ne porte pas atteinte au contrat social.
Du point de vue anarchiste, la liberté est inhérente à la
condition de l’être humain, étant entendu que cette liberté conditionne l’être
humain comme être social.
Le système hégélien des contradictions confère à l’Etat un
rôle majeur comme représentant de la raison et de la liberté. Autrement dit, à
travers l’Etat s’articule l’expérience acquise par les erreurs perpétrées tout
au long de l’Histoire ( la marche de la raison étant composée par la
« digestion » critique de ces erreurs) : cette expérience se
traduisant concrètement, matériellement,
au niveau de la société.
Hegel nomme « dialectique » le processus par
lequel l’Histoire des idées marche vers sa propre fin (l’Histoire aurait donc
une fin).la particularité de la dialectique hégélienne, c’est d’incorporer la
contradiction dans sa logique. D’un point de vue pédagogique nous pourrions
dire que tout énoncé théorique finit par rencontrer une contradiction interne
(sa partie obscure, que Hegel nomme « antithèse »), provoquant un
conflit qui finit lui-même par être surmonté avec le concours de la raison (on
passe alors de l’antithèse à la synthèse), donnant lieu à une nouvelle
affirmation positive (la thèse à, appelant à la confrontation avec son
antithèse, et ainsi de suite. Ce phénomène se répète au cours de l’Histoire des
idées jusqu’à trouver un fort degré de maturité dans l’institution de
l’Etat ? Au final, si l’on fait le parallèle entre l’Etat et l’individu,
cela veut dire que plus l’individu est instruit (rationnellement expérimenté à,
et mieux il éprouve sa liberté.
Ainsi le premier point de désaccord entre communiste et
anarchistes concerna la fonctionnalité de l’Etat vis-à-vis de la fin poursuivie.
Pour les anarchistes, l’individualité est ce qui garantit la
liberté. Pour les communistes, l’individualité est ce qui fait obstacle à
l’émancipation de la société. Dans une perspective communiste, comme le
processus de libération est le produit d’un effort collectif, il en résulte que
l’émancipation doit être comprise comme collective et non pas individuelle.
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