Kropotkine - La morale anarchiste
I
L’esprit de l’enfant est faible, il est si facile de le soumettre par la
terreur ; c’est ce qu’ils font.
Tout ce qu’il y avait de bon, de grand, de généreux, d’indépendant chez l’homme
s’émousse peu à peu, se rouille comme un couteau resté sans usage. Le mensonge
devient vertu ; la platitude, un devoir. S’enrichir, jouir du moment,
épuiser son intelligence, son ardeur, son énergie, n’importe comment, devient
le mot d’ordre des classes aisées, aussi bien que de la multitude des pauvres
gens dont l’idéal est de paraître bourgeois.
Et chaque fois, la question de la morale revient sur le tapis. —
« Pourquoi suivrais-je les principes de cette morale
hypocrite ? » se demande le cerveau qui s’affranchit des terreurs
religieuses. — « Pourquoi n’importe quelle morale serait-elle
obligatoire ? ».
« Le serai-je parce que Kant me
parle d’un catégorique impératif, d’un ordre mystérieux qui me vient du
fond de moi-même et qui m’ordonne d’être moral ? Mais pourquoi ce
« catégorique impératif » aurait-il plus de droits sur mes actes que
cet autre impératif qui, de temps en temps, me donnera l’ordre de me
soûler ? Un mot, rien qu’un mot, tout comme celui de Providence ou de
Destin, inventé pour couvrir notre ignorance !
Voilà le raisonnement que la jeunesse russe se faisait au moment où elle
rompait avec les préjugés du « vieux monde « et arborait ce drapeau
du nihilisme, ou plutôt de la philosophie anarchiste
Mais avant de répondre à cette question : « Pourquoi serais-je
moral ? », voyons d’abord si la question est bien posée ;
analysons les motifs des actes humains.
II
Ces conceptions naïves s’en vont. Mais si les vieux mots disparaissent,
l’essence reste toujours la même.
La gent éduquée ne croit plus au diable ; mais, comme ses idées ne
sont pas plus rationnelles que celles de nos bonnes d’enfants, elle déguise le
diable et l’ange sous un verbiage scolastique, honoré du nom de philosophie. Au
lieu de « diable », on dira aujourd’hui « la chair, les
passions ». « L’ange » sera remplacé par les mots
« conscience » ou « âme ». — « reflet de la pensée
d’un Dieu créateur » ou du « grand architecte », — comme disent
les francs-maçons.
Ou bien, laissant de côté les fortes passions, prenez l’homme petit, qui
trompe ses amis, qui ment à chaque pas, soit pour soutirer à quelqu’un la
valeur d’une chose, soit par vantardise, soit par ruse.
Quoi qu’il fasse, l’homme recherche toujours un plaisir, ou bien il évite
une peine.
Ainsi, quelle que soit l’action de l’homme, quelle que soit sa ligne de
conduite, il le fait toujours pour obéir à un besoin de sa nature.
L’acte le plus répugnant, comme l’acte indifférent ou le plus attrayant, sont
tous également dictés par un besoin de l’individu. En agissant d’une manière ou
d’une autre, l’individu agit ainsi parce qu’il y trouve un plaisir, parce qu’il
évite de cette manière ou croit éviter une peine.
Voilà un fait parfaitement établi ; voilà l’essence de ce que l’on a
appelé la théorie de l’égoïsme.
Toute la philosophie matérialiste, dans ses rapports avec l’homme, est dans
cette conclusion.
III
Celles que l’on appelle vertueuses et celles que l’on dénomme vicieuses,
les grands dévouements comme les petites escroqueries, les actes attrayants
aussi bien que les actes répulsifs dérivent tous de la même source. Tous sont
faits pour répondre à un besoin de la nature de l’individu. Tous ont pour but
la recherche du plaisir, le désir d’éviter une peine.
Que dire de ceux qui après s’être persuadés que l’homme n’agit d’une
manière ou d’une autre que pour répondre à un besoin de sa nature, s’empressent
d’en conclure que tous les actes sont indifférents ; qu’il n’y a
plus ni bien, ni mal ; que sauver, au risque de sa vie, un
homme qui se noie, ou le noyer pour s’emparer de sa montre, sont deux actes qui
se valent ; que le martyr mourant sur l’échafaud pour avoir travaillé à
affranchir l’humanité, et le petit coquin volant ses camarades, se valent l’un
et l’autre — puisque tous les deux cherchent à se procurer un plaisir ?
Notre réponse est simple. Mandeville qui raisonnait de
cette façon en 1723 dans la « Fable des Abeilles », le nihiliste
russe des années 1868-70, tel anarchiste parisien de nos jours raisonnent ainsi
parce que, sans s’en rendre compte, ils restent toujours embourbés dans les
préjuges de leur éducation chrétienne.
Ces bons vieux nous disaient en effet : « L’acte
sera bon s’il représente une victoire de l’âme sur la chair ; il sera
mauvais si c’est la chair qui a pris le dessus sur l’âme ; il sera
indifférent si ce n’est ni l’un ni l’autre. Il n’y a que cela pour juger si
l’acte est bon ou mauvais. »
« L’homme n’est qu’une bête, ses actes sont simplement faits pour
répondre à un besoin de sa nature ; c’est pourquoi il ne peut y
avoir pour l’homme ni bons ni mauvais actes. Ils sont tous indifférents. »
IV
Pour distinguer entre ce qui est bien et ce qui est mal, les
théologiens mosaïques, bouddhistes, chrétiens et musulmans avaient recours à
l’inspiration divine.
Des milliers de faits semblables
pourraient être cités ; des livres entiers pourraient être écrits pour montrer combien les conceptions du
bien et du mal sont identiques chez l’homme et chez les animaux.
Et cependant, tous ont la même idée du bien et du mal. Et si vous
réfléchissez un moment sur ce qu’il y a au fond de cette idée, vous verrez
sur-le-champ que ce qui est réputé bon chez les fourmis, les marmottes et les
moralistes chrétiens ou athées, c’est ce qui est utile pour la
préservation de la race — et ce qui est réputé mauvais, c’est ce qui lui
est nuisible
D’autre part, la conception du bien et du mal varie selon le degré d’intelligence
ou de connaissance acquises. Elle n’a rien d’immuable.
Les chrétiens disaient : « Ne fais pas aux autres ce que
tu ne veux pas qu’on te fasse à toi ». Et ils ajoutaient: « Sinon, tu
seras expédié dans l’enfer ! »
La moralité qui se dégage de l’observation
de tout l’ensemble du règne animal, supérieure de beaucoup à la précédente,
peut se résumer ainsi : « Fais
aux autres ce que tu voudrais qu’ils te fassent dans les mêmes
circonstances. »
l’homme y compris, agir selon ce principe a passé à l’état d’habitude.
Sans cela, d’ailleurs, aucune société ne pourrait exister, aucune race ne
pourrait vaincre les obstacles naturels contre lesquels elle a à lutter. »
Ce principe si simple est-il bien ce qui se dégage de l’observation des
animaux sociables et des sociétés humaines ? Est-il applicable ? Et
comment ce principe passe-t-il à l’état d’habitude et se développe
toujours ? C’est ce que nous allons voir maintenant.
V
L’idée du bien et du mal existe dans
l’humanité. L’homme,
quelque degré de développement intellectuel qu’il ait atteint, quelque
obscurcies que soient ses idées par les préjugés et l’intérêt personnel,
considère généralement comme bon ce qui est utile à la société dans laquelle
il vit, et comme mauvais ce qui lui est nuisible.
Nous avons déjà parlé de l’explication religieuse. Si l’homme distingue
entre le bien et le mal, disent les hommes religieux, c’est que Dieu lui a
inspiré cette idée. Utile ou nuisible, il n’a pas à discuter : il n’a qu’à
obéir à l’idée de son créateur. Ne nous arrêtons pas à cette explication —
fruit des terreurs et de l’ignorance du sauvage. Passons.
D’autres (comme Hobbes) ont cherché à l’expliquer par la loi. Ce
serait la loi qui aurait développé chez l’homme le sentiment du juste
et de l’injuste, du bien et du mal. Nos lecteurs
apprécieront eux-mêmes cette explication. Ils savent que la loi a simplement
utilisé les sentiments sociaux de l’homme pour lui glisser, avec des préceptes
de morale qu’il acceptait, des ordres utiles à la minorité des exploiteurs,
contre lesquels il se rebiffait. Elle a perverti le sentiment de justice au
lieu de le développer. Donc, passons encore.
Dans un livre superbe, autour duquel la prêtaille a fait
le silence et qui est en effet peu connu de la plupart des penseurs, même
antireligieux, Adam Smith a mis le doigt sur la vraie origine du sentiment
moral. Il ne va pas le chercher dans des sentiments religieux ou
mystiques, — il le trouve dans le simple sentiment de sympathie.
Vous voyez qu’un homme bat un enfant. Vous savez que l’enfant battu
souffre. Votre imagination vous fait ressentir vous-même le mal qu’on lui
inflige ; ou bien, ses pleurs, sa petite face souffrante vous le disent.
Et si vous n’êtes pas un lâche, vous vous jetez sur l’homme qui bat l’enfant,
vous arrachez celui-ci à la brute.
Cet exemple, à lui seul, explique presque tous les sentiments moraux. Plus votre imagination est puissante, mieux vous pourrez
vous imaginer ce que sent un être que l’on fait souffrir ; et plus
intense, plus délicat sera votre sentiment moral.
il chercha l’explication morale dans un fait physique de la nature humaine,
et c’est pourquoi pendant un siècle la prêtaille en soutane ou sans soutane a
fait silence autour de ce livre.
Mieux chaque membre de la société sent sa solidarité avec chaque autre membre
de la société — mieux se développent, en eux tous, ces deux qualités qui sont
les facteurs principaux de la victoire et de tout progrès — le courage d’une
part, et d’autre part la libre initiative de l’individu.
Et plus, au contraire, telle société animale ou tel petit groupe d’animaux
perd ce sentiment de solidarité (ce qui arrive à la suite d’une misère exceptionnelle, ou bien à la suite
d’une abondance exceptionnelle de nourriture), plus les deux autres facteurs du progrès — le courage et
l’initiative individuelle — diminuent ; ils finissent par
disparaître, et la société, tombée en décadence, succombe devant ses ennemis.
Sans confiance mutuelle, point de lutte possible ; point de courage,
point d’initiative, point de solidarité — et point de victoire ! C’est la
défaite assurée.
VI
Ainsi nous voyons qu’en observant les sociétés animales, — non pas en
bourgeois intéressé, mais en simple observateur intelligent — on arrive à
constater que ce principe : « Traite les autres comme tu aimerais à
être traité par eux dans des circonstances analogues » se retrouve partout
où il y a société.
Lors même que des circonstances temporaires de domination, de servitude,
d’exploitation font méconnaître ce principe, il reste toujours dans la pensée
du grand nombre, si bien qu’il amène une poussée contre les mauvaises
institutions, une révolution. Cela se comprend : sans cela, la société
devrait périr.
Le sens moral est en nous une faculté naturelle, tout comme le sens de
l’odorat et le sens du toucher.
En jetant par-dessus bord la Loi, la Religion et l’Autorité, l’humanité
reprend possession du principe moral qu’elle s’est laissé enlever afin de
soumettre à la critique et de le purger des adultérations dont le prêtre, le
juge et le gouvernant l’avaient empoisonné et l’empoisonnent encore.
D’ailleurs, ce principe de traiter les autres comme on veut être traité
soi-même, qu’est-il, sinon le principe même de l’Égalité, le principe
fondamental de l’Anarchie ? Et comment peut-on seulement arriver à se
croire anarchiste sans le mettre en pratique ?
En nous déclarant anarchistes, nous proclamons d’avance que nous renonçons
à traiter les autres comme nous ne voudrions pas être traités par eux ;
que nous ne tolérerons plus l’inégalité qui permettrait à quelques-uns d’entre
nous d’exercer leur force, ou leur ruse, ou leur habileté, d’une façon qui nous
déplairait à nous-mêmes. Mais l’égalité en tout — synonyme d’équité — c’est
l’anarchie même.
En devenant anarchistes, nous déclarons la guerre à tout ce flot de
tromperie, de ruse, d’exploitation, de dépravation, de vice — d’inégalité en un
mot — qu’elles ont déversé dans les cœurs de nous tous.
Le gouverné, le trompé, l’exploité, la prostituée et ainsi de suite,
blessant avant tout nos sentiments d’égalité. C’est au nom de l’Égalité que
nous ne voulons plus ni prostituées, ni exploités, ni trompés, ni gouvernés.
Chaque fois qu’un homme de cœur se sent devenir dangereux à ceux qu’il
aime, il veut mourir avant de l’être devenu.
VII
Jusqu’à présent, nous avons toujours parlé des actions conscientes,
réfléchies, de l’homme (de celles que nous faisons en nous en rendant compte).
Mais, à côté de la vie consciente, nous avons la vie inconsciente, infiniment
plus vaste et trop ignorée autrefois.
Les trois quarts de nos rapports avec les autres sont faits de cette vie
inconsciente.
Et l’homme qui aura acquis le plus d’habitudes morales, sera certainement
supérieur à ce bon chrétien qui prétend être toujours poussé par le diable à
faire le mal et qui ne peut s’en empêcher qu’en évoquant les souffrances de
l’enfer ou les joies du paradis.
Traiter les autres comme il aimerait à être traité lui-même, passe chez
l’homme et chez tous les animaux sociables à l’état de simple habitude,
si bien que généralement l’homme ne se demande même pas comment il doit agir
dans telle circonstance.
« Imagine-toi à sa place ; est-ce que tu aurais souffert d’être
traité par lui comme tu viens de le traiter ? » Et cela suffit.
Ainsi, l’appel au principe d’égalité ne se fait qu’en un moment
d’hésitation, tandis que dans quatre-vingt-dix-neuf cas sur cent nous agissons
moralement par simple habitude.
Nous renonçons même, avec Guyau, à toute espèce de sanction, à toute espèce
d’obligation de la morale. Nous ne craignons pas de dire : « Fais ce
que tu veux, fais comme tu veux » — parce que nous sommes persuadés que
l’immense masse des hommes, à mesure qu’ils seront de plus en plus éclairés et
se débarrasseront des entraves actuelles, fera et agira toujours dans une
certaine direction utile à la société, tout comme nous sommes persuadés
d’avance que l’enfant marchera un jour sur deux pieds et non sur quatre pattes,
simplement parce qu’il est né de parents appartenant à l’espèce Homme.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est de donner un
conseil ; et encore, tout en le donnant nous ajoutons : — « Ce
conseil n’aura de valeur que si tu reconnais toi-même par l’expérience et
l’observation qu’il est bon à suivre. »
Mais en laissant à chacun le droit d’agir comme bon lui semble ; en
niant absolument à la société le droit de punir qui que ce soit et de quelque
façon que ce soit, pour quelque acte antisocial qu’il ait commis, — nous ne
renonçons pas à notre capacité d’aimer ce qui nous semble bon, et de haïr ce
qui nous semble mauvais. Aimer — et haïr ; car il n’y a que ceux qui savent
haïr qui sachent aimer. Nous nous réservons cela, et puisque cela seul suffit à
chaque société animale pour maintenir et développer les sentiments moraux, cela
suffira d’autant plus à l’espèce humaine.
Nous ne demandons qu’une chose, c’est à éliminer tout ce qui, dans la
société actuelle, empêche le libre développement de ces deux sentiments, tout
ce qui fausse notre jugement : l’État, l’Église, l’Exploitation ; le
juge, le prêtre, le gouvernant, l’exploiteur.
Quant à notre vie de tous les jours, nous donnons déjà libre cours à nos
sentiments de sympathie ou d’antipathie ; nous le faisons déjà à chaque
instant. Tous nous aimons la force morale et tous nous méprisons la faiblesse
morale, la lâcheté. À chaque instant, nos paroles, nos regards, nos sourires expriment
notre joie à la vue des actes utiles à la race humaine, de ceux que nous
considérons comme bons. À chaque instant, nous manifestons par nos regards et
nos paroles la répugnance que nous inspirent la lâcheté, la tromperie,
l’intrigue, le manque de courage moral. Nous trahissons notre dégoût, alors
même que sous l’influence d’une éducation de « savoir-vivre »,
c’est-à-dire d’hypocrisie, nous cherchons encore à cacher ce dégoût sous des
dehors menteurs qui disparaîtront à mesure que des relations d’égalité
s’établiront entre nous.
Et cependant, si les sociétés ne connaissent que ce principe
d’égalité ; si chacun, se tenant à un principe d’équité marchande, se
gardait à chaque instant de donner aux autres quelque chose en plus de ce qu’il
reçoit d’eux — ce serait la mort de la société.
Le sentiment moral du devoir, que chaque homme a senti dans sa vie et que
l’on a cherché à expliquer par tous les mysticismes. « Le devoir n’est
autre chose qu’une surabondance de vie qui demande à s’exercer, à se donner ;
c’est en même temps le sentiment d’une puissance ».
Toute force qui s’accumule crée une pression sur les obstacles placés
devant elle. Pouvoir agir, c’est devoir agir. Et toute cette
« obligation » morale dont on a tant parlé et écrit, dépouillée de tout
mysticisme, se réduit ainsi à cette conception vraie : la vie ne peut
se maintenir qu’à condition de se répandre.
X
Et maintenant, disons, avant de terminer, un mot de ces deux termes, issus
de l’école anglaise, altruisme et égoïsme, dont on nous écorche
continuellement les oreilles.
Quand nous disons : « Traitons les autres comme nous voulons être
traités nous-mêmes » — est-ce de l’égoïsme ou de l’altruisme que nous
recommandons ?
En général, les moralistes qui ont bâti leurs systèmes sur une opposition
prétendue entre les sentiments égoïstes et les sentiments altruistes, ont fait
fausse route. Si cette opposition existait en réalité, si le bien de l’individu
était réellement opposé à celui de la société, l’espèce humaine n’aurait pu
exister ; aucune espèce animale n’aurait pu atteindre son développement
actuel.
La distinction entre l’égoïsme et l’altruisme est donc absurde à nos yeux.
C’est pourquoi nous n’avons rien dit, non plus, de ces compromis que l’homme, à
en croire les utilitariens, ferait toujours entre ses sentiments égoïstes et
ses sentiments altruistes. Ces compromis n’existent pas pour l’homme convaincu.
Ce qui existe c’est que réellement, dans les conditions actuelles, alors
même que nous cherchons à vivre conformément à nos principes égalitaires, nous
les sentons froissés à chaque pas.
Cette morale n’ordonnera rien. Elle refusera absolument de modeler
l’individu selon une idée abstraite, comme elle refusera de le mutiler par la
religion, la loi et le gouvernement. Elle laissera la liberté pleine et entière
à l’individu. Elle deviendra une simple constatation de faits, une science.
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