Mes inscriptions - Louis Scutenaire
1943 - 1944
L'on peut être sauvé par autre chose qu'une catastrophe.
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Nous vivrons dans la mémoire des hommes qui n'en ont pas.
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Il est désagréable que je ne sache jamais si mes pensées sont bêtes ou non.
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Il me semble malaisé de nier et détruire le néant.
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Je ne déteste pas nuire au monde, mais je déteste me trouver nuisant au monde.
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Récits admirables
Les Grandes Espérances de Charles Dickens, Le Poète assassiné de Guillaume Apollinaire, Robinson Crusoé de Daniel de Foë, Le Grand Meaulnes d'Alain Fournier, Dans les Bois de Carquinez de Bret-Harte, Madame Thérèse d'Erckmann Chatrian, Nadja d'André Breton, Le Château de Franz Kafka, Les Lettres des Iles Paradis d'un Anglais inconnu, Moby Dick d 'Hermann Melville, Au Pays de la Magie d'Henri Michaux, Aurélia de Gérard de Nerval, Justine et Juliette du Marquis de Sade, Les Hauts de Hurle-Vent d'Emily Brontë, Les Iles Aran de J.M. Synge, Le Livre de Monelle de Marcel Schwob, Les Souvenirs d'Égotisme et La Vie d'Henri Brulard de Stendhal, Les Aventures des Pieds-Nickelés de Léon Forton, Les Contes cruels de Villiers de l'Isle-Adam, Des Indes à la Planète Mars de Théodore Flournoy, Lorsque tout est fini de Louis Aragon, Les Contes d'Achim d'Arnim, Iris et petite Fumée de joé Bousquet, Tess d'Urberville de Thomas Hardy, les Contes d'Edgar Allan Poe, Le Maître de Ballantrae de Stevenson, Lord Jim de Joseph Conrad, A la Recherche du Temps perdu de Marcel Proust, Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, Une Passion dans le Désert d’Honoré de Balzac, Le Voleur de Talan de Pierre Reverdy, Trilby ou le Lutin d’Argail de Charles Nodier, Le Neveu de Rameau de Diderot.
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Autres récits admirables
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Autres récits admirables
La Science des réves de Siegmund Freud et l’Introduction à la psychanalyse, Les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, Le Rideau de Charles Barbara, le Voyage au bout de la Nuit de L. F. Céline, L’Etranger de Camus, L’Ame romantique et le reve d’Albert Beguin, Rene Magritte ou les Images défendues de Paul Nouge, Champavert, Contes immoraux de Petrus Borel, Monsieur Teste de Paul Valery, Alice au Pays des Merveilles de Lewis Caroll, Melmoth l’Homme errant de Maturin, Les Fiangailles de M. Hire de Georges Simenon, Les Oiseaux d’Amerique d’Audubon, Le Diamant de l’Herbe de Xavier Forneret, Les Gardiens de Jean Paulhan, les Ubu d’Alfred Jarry, Mon Calendrier de Restif de la Bretonne, Les Dessous d’une Vie ou la Pyramide humaine de Paul Eluard, La Doublure de Raymond Roussel, La Philosophie occulte de Corneille Agrippa, Le Captain Cap d’Alphonse Allais, Ulysse de James Joyce, la série des Elise de Marcel Jouhandeau, En Rade de Joris-Karl Huysmans, Titan de Jean-Paul Richter, Voyages et observations de Jean de Mandeville, La Vie des insectes de J.-H. Fabre, Les Nouvelles asiatiques et les Souvenirs de voyage de Gobineau, Martin Burney de O’Henry, La Nuit de Lady Court de F. Noyes Hart, La Clef universelle d’Arthur Collier.
1945 - 1963
Le langage est un bruit, le bruit est un langage.
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Raymond Roussel, le révolutionnant.
Arthur Rimbaud, le révolutionné.
René Ghil, le révolutionnaire.
Petrus Borel, le révolté.
Alfred Jarry, la révolution.
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La dialectique marxiste est un moyen, non un but. Ni surtout un sport. Et comme toutes les armes, elle peut blesser qui l'emploie mal.
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Les pauvres types :
On peut supposer que Proust n'aurait pas écrit après Sartre comme après Bergson.
(Georges Izard.)
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Les livres de Raymond Roussel sont des objets surréalistes.
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L'Expérience continue.
... Faut-il vous dire que je ne recherche pas beaucoup ces relations un peu écrasantes ? et savez-vous que certains, à commencer par Mallarmé, pontifient d'une façon à la fois insupportable et pionnesque ? Autant j'ai de plaisir à lire leurs œuvres, autant j'en ai peu à voir leurs personnes. Et si vous saviez comme ils sont ignorants. L'autre jour, pour vous citer un fait entre mille, on parlait de Ruskin chez Mallarmé ; ils étaient là tous réunis ; pas un, même pas le chef, n'avait lu une ligne de Ruskin. Mallarmé était le seul à savoir le titre d'un de ses ouvrages, et pas un, encore une fois, même pas lui, n'a pu dire si Ruskin était mort ou vivant. Et Mallarmé est professeur d'anglais à Condorcet I !
(Pierre Louÿs.)
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Si, si, il y a une question à se poser : merde, ou merde ?
---Le poète emploie tous les mots.
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La vie n'est que le rêve d'une ombre, la vie n'est que l'ombre d'un rêve, la vie n'est que l'ombre d'une ombre, la vie n'est que le rêve d'un rêve, le rêve n'est que la vie d'une ombre, le rêve n'est qu'une ombre de la vie, le rêve n'est que l'ombre d'une ombre, l'ombre n'est que le rêve de la vie, l'ombre n'est que la vie du rêve, l'ombre n'est que le rêve d'un rêve...
Mais oui, mais oui et combien tout cela est beau, Messieurs Pindare et ses pareils, mais comme tout cela n'ombrage que faiblement tout ce qui dans notre vie n'est pas un rêve !
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Tous les mots servent l'esprit, toutes les images l'esprit et les yeux. La vertu d'un mot comme celle d'une image est son utilité. Le même mot ou la même image, cernant plus d'une idée, peut soutenir de façon différente tel homme ou tel autre. Avec les images, aussi bien qu'avec les mots, on peut frapper des maximes. L'image n'est pas un mot du langage universel : l'image n'étant en rien un mot et langage universel ne s'étant pas encore sérieusement conçu. Le mot et l'image révèlent immédiatement l'aspect superficiel de la réalité : il importe pour le lecteur, autant que pour le spectateur, de fournir son effort ; car on n'établira point qu'à chaque mot, à chaque image suffit le sens immédiat, celui qui répond d'enthousiasme. Tous les mots sont valables et toutes les images : pas d'images réservées, pas de mots tabous. Avec les mots on court, grâce aux images on se délivre. Les mots et les images se font leur place. Le son avec le mot a des rapports symétriques à ceux de la ligne avec l'image.
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L'incompris est celui qui ne comprend pas.
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Je suis aussi bête que ce que je dis.
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La lecture des maximes des autres m'encourage à noter mes réflexions les plus vaines.
