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dimanche 30 mars 2025

Bourdieu contrefeux 2

 

Bourdieu contrefeux 2

Le mot globalisation incarne la forme la plus accomplie de l’impérialisme de l’universel, celui qui consiste, pour une société, à universaliser sa propre particularité en l’instituant tacitement en modèle universel

Sur la télévision bourdieu

 

Sur la télévision bourdieu

il y a une proportion très importante de gens qui ne lisent aucun quotidien ; qui sont voués corps et âme à la télévision comme source unique d’informations.

Or, en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide, du rien ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques. Par ce biais, on s'oriente vers une division, en matière d'information, entre ceux qui peuvent lire les quotidiens dits sérieux, si tant est qu'ils resteront sérieux du fait de la concurrence de la télévision, ceux qui ont accès aux journaux internationaux, aux chaînes de radio en langue étrangère, et, de l'autre côté, ceux qui ont pour tout bagage politique l'information fournie par la télévision, c'est-à-dire à peu près rien.

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Les journalistes ont des "lunettes " particulières à partir desquelles ils voient certaines choses et pas d'autres ; et voient d'une certaine manière les choses qu'ils voient. Ils opèrent une sélection et une construction de ce qui est sélectionné. Le principe de sélection, c’est la recherche du sensationnel, du spectaculaire. La télévision appelle à la dramatisation, au double sens: elle met en scène, en image, un événement et elle en exagère l’importance, la gravité, et le caractère dramatique, tragique.

La télévision donne la première place aux faits divers qui ont pour effet de dépolitiser et de réduire le vie du monde à l'anecdote et au ragot.

Les nouveaux chiens de garde - Serge halimi

 

Les nouveaux chiens de garde halimi

Patrick Poivre d'Arvor, a avoue un jour le sens de sa mission : « Nous sommes la pour donner une image lisse du monde. » Lisse, mais surtout conforme aux intérêts d'une classe sociale.
 
Noam Chomsky ne cesse de le répéter : 1' analyse du dévoiement médiatique 
n'exige, dans les pays occidentaux, aucun recours a la théorie du complot. Un jour, un étudiant américain l‘interroge : « J'aimerais savoir comment au juste l’élite contrôle t'elle les medias ? » il réplique : « Comment contrôle t'elle General Motors ? La question ne se pose pas. L’ élite n'a pas a contrôler General Motors. ça lui appartient.
Dorénavant, plus besoin de compter jusqu'a deux cents : a elles seules, une 
quinzaine de familles contrôlent environ 35 % de la capitalisation de la Bourse de 
Paris.
L'homme qui contrôle avec Lagardère 70 % des titres édités en France a répondu : il entend « faire passer un certain nombre d'idées saines [...]. Par exemple, les idées de gauche sont des idées pas saines et nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche qui continuent. 
 
 
Giesbert répondit sans détour : « Ce sont des choses qui arrivent dans tons les journaux. Et ça me parait tout à fait normal. Tout propriétaire a des droits sur son journal.
Patrick Le Lay complétera : « On ne vit plus qu'avec les chiffres de l' audimat. [...]. Passer une émission culturelle sur une chaine commerciale a lOh 30, c'est un crime économique ! C'est quand même a l'Etat d'apporter 
la culture, pas aux industriels » 
« Nos émissions ont pour vocation de rendre [le téléspectateur] disponible : c'est-a-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons a Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible »
Claude Perdriel, propriétaire du Nouvel Observateur, détaillera a son tour les principaux ressorts de l‘hymen entre journalisme et publicité : « Si je crois a la qualité de l’information d'un journal je crois et j’accepte plus facilement les pages de publicité que je lis. De plus, comme les articles sont plutôt longs chez nous, le temps d’exposition à la page de publicité est plus grand (rires). »
 
L'oubli du monde est idéologie puisqu'il construit un autre monde. Le « Fait divers qui fait diversion» est idéologie puisqu'il attire l'attention sur l'anodin, et la détourne du reste.
Mais, au jeu du spectacle, le résultat est connu d'avance : « Notre public devra se contenter, le plus souvent, de pensée prêt-à-porter, d' 
"images dramatiques ", de la langue de bois des têtes d 'affiche de la politique et de l'économie. De vedettes du show-biz ou du cinéma venues assurer la promotion de leur dernier chef-d'oeuvre en direct a 20 heures. .. sans parler du record du plus gros chou-fleur de Carpentras ou des vaches envoutées dans une étable des Hautes-Pyrenees. Au nom de la concurrence, chacun court pour copier l'autre. »
 
 
La encore, nous sommes tous américains : de 1990 a 1999, alors que le nombre d'homicides diminua aux Etats-Unis, le nombre de sujets que les journaux télévisés des networks avaient consacres a des homicides augmenta de 474 %. Audience garantie, cout de fabrication et temps d'exécution dérisoires.