Les nouveaux chiens de garde halimi
Patrick Poivre d'Arvor, a avoue un jour le sens de sa mission : « Nous sommes la pour donner une image lisse du monde. » Lisse, mais surtout conforme aux intérêts d'une classe sociale.
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Noam Chomsky ne cesse de le répéter : 1' analyse du dévoiement médiatique
n'exige, dans les pays occidentaux, aucun recours a la théorie du complot. Un jour, un étudiant américain l‘interroge : « J'aimerais savoir comment au juste l’élite contrôle t'elle les medias ? » il réplique : « Comment contrôle t'elle General Motors ? La question ne se pose pas. L’ élite n'a pas a contrôler General Motors. ça lui appartient.
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Dorénavant, plus besoin de compter jusqu'a deux cents : a elles seules, une
quinzaine de familles contrôlent environ 35 % de la capitalisation de la Bourse de
Paris.
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L'homme qui contrôle avec Lagardère 70 % des titres édités en France a répondu : il entend « faire passer un certain nombre d'idées saines [...]. Par exemple, les idées de gauche sont des idées pas saines et nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche qui continuent.
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Giesbert répondit sans détour : « Ce sont des choses qui arrivent dans tons les journaux. Et ça me parait tout à fait normal. Tout propriétaire a des droits sur son journal.
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Patrick Le Lay complétera : « On ne vit plus qu'avec les chiffres de l' audimat. [...]. Passer une émission culturelle sur une chaine commerciale a lOh 30, c'est un crime économique ! C'est quand même a l'Etat d'apporter
la culture, pas aux industriels »
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« Nos émissions ont pour vocation de rendre [le téléspectateur] disponible : c'est-a-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons a Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible »
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Claude Perdriel, propriétaire du Nouvel Observateur, détaillera a son tour les principaux ressorts de l‘hymen entre journalisme et publicité : « Si je crois a la qualité de l’information d'un journal je crois et j’accepte plus facilement les pages de publicité que je lis. De plus, comme les articles sont plutôt longs chez nous, le temps d’exposition à la page de publicité est plus grand (rires). »
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L'oubli du monde est idéologie puisqu'il construit un autre monde. Le « Fait divers qui fait diversion» est idéologie puisqu'il attire l'attention sur l'anodin, et la détourne du reste.
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Mais, au jeu du spectacle, le résultat est connu d'avance : « Notre public devra se contenter, le plus souvent, de pensée prêt-à-porter, d'
"images dramatiques ", de la langue de bois des têtes d 'affiche de la politique et de l'économie. De vedettes du show-biz ou du cinéma venues assurer la promotion de leur dernier chef-d'oeuvre en direct a 20 heures. .. sans parler du record du plus gros chou-fleur de Carpentras ou des vaches envoutées dans une étable des Hautes-Pyrenees. Au nom de la concurrence, chacun court pour copier l'autre. »
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La encore, nous sommes tous américains : de 1990 a 1999, alors que le nombre d'homicides diminua aux Etats-Unis, le nombre de sujets que les journaux télévisés des networks avaient consacres a des homicides augmenta de 474 %. Audience garantie, cout de fabrication et temps d'exécution dérisoires.
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