Kerouac sur la route
Ils ont foncé dans la rue tous les deux, tout ce qui les entourait les bottait, façon première manière, qui est devenue depuis bien plus triste et plus lucide aussi ; mais à l’époque ils dansaient dans la rue comme des ludions, et moi je traînais la patte derrière eux, comme je l’ai toujours fait quand les gens m’intéressent, parce que les seuls qui m’intéressent sont les fous furieux, les furieux de la vie, les furieux du verbe, qui veulent tout à la fois, ceux qui ne bâillent jamais, qui sont incapables de dire des banalités, mais qui flambent, qui flambent, qui flambent, jalonnant la nuit comme des cierges d’église.
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En Amérique, les garçons et les filles ont des rapports si tristes ; l’évolution des mœurs les oblige à coucher ensemble tout de suite, sans avoir parlé comme il faut.
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En amérique, les flics livrent une guerre psychologique aux citoyens qui ne sont pas en mesure de les intimider en brandissant leurs papiers ou en promettant qu’ils auront de leurs nouvelles . il n’y a rien a faire. il faut accepter l’idée que ces maniaques vous emprisonne l’existence, jusqu’à plus soif. C'est une police victorienne, qui se tapit dans l'angle de fenêtres moisies pour espionner tout le monde ; s'ils trouvent pas de quoi t'épingler comme ils veulent, ils vont t’inventer des délits.
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C’est tellement difficile de prendre la bonne décision, au jour le jour, dans ce monde fébrile et imbécile.
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Les femmes oublient, les hommes pas.
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j’étais bouclé dans mon rêve, dans cette idée stupide de pantouflard qu’il serait merveilleux de suivre une grande ligne rouge à travers l’Amérique au lieu d’essayer toutes sortes de chemins et de routes.
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Ed Dunkel me dit : " La nuit dernière, j'ai marché jusqu'à Times Square et juste comme j'arrivais, je me suis soudain rendu compte que j'étais un spectre, c’était mon spectre qui marchait sur le trottoir.
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On était tous aux anges, on savait tous qu’on laissait derrière nous le désordre et l’absurdité et qu’on remplissait notre noble et unique fonction dans l’espace et dans le temps, j’entends le mouvement.
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L'anonymat dans le monde des hommes vaut mieux que la renommée dans le ciel, car le ciel, qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce que la terre ? Question d’idée.
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Tu passes toute une vie sans t'occuper de ce que veulent les autres, y compris les politiciens et les richards, et personne ne se soucie de toi et tu te défiles et tu te frayes ta propre route.
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L’or est au fond du monde et le monde est sans dessus dessous.
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La jungle s’empare de l’homme et qu’il devient jungle lui-même.
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