réflexions sur la délation - francois de pange
j'appelle délateurs, dans un Etat libre, ceux qui cherchent à noircir dans l'esprit du peuple les intentions, les discours, la conduite de leurs concitoyens.
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Avant de terminer ces réflexions sur les délateurs, je ne dois pas taire que, de tous ceux qu’à produit la France, les plus méprisables et les plus sanguinaires ont été les journalistes ; ces hommes que la multitude stipendie ont besoin de lui plaire et nous avons montré que la délation en fournit les moyens.
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La Délation ferait peu de progrès, , si
elle ne rencontrait dans le peuple des dispositions à la croire; cette méfiance qui la seconde est , par cette raison , très-dangereuse.
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Le seul principe de destruction d’un si vaste corps politique sera la mésintelligence de ses membres ; c’est à la fomenter que travailleront les ennemis de l’état : ils n’attaqueront point par la force des armes , mais par l’artifice et la persuasion ; et , répandant des insinuations adroites et empoisonnées , nous fatiguant de fausses alarmes et de soupçons , exagérant les inconvénients accidentels de notre situation, et les représentant comme des attributs nécessaires de notre nouvel état, ils parviendront à calomnier la constitution chez les esprits légers , à en dégoûter les caractères timides , et à dissoudre enfin le nœud de l’union publique.
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