Comme le dit encore Sartre : « la réussite doit
être seulement possible, c'est-à-dire
qu’il n’y a d’action que si les difficultés extérieures peuvent toujours être
si élevées ou si neuves que l’invention humaine ne puisse pas les
surmonter. »
Naomi Klein précise que la publicité n’est plus ce qu’elle
était : à l’origine, elle consistait à faire connaitre un produit.
Nescafé ou Nike ne produisent rien de concret, ni aucun des
objets matériels qu’ils vendent puisqu’ils sont fabriqués par d’autres :
ils produisent ce choses tout à fait abstraites qu’on appelle des
« concepts ». Un concept n’est effectivement qu’un idée ou, du moins,
un mot qui désigne une idée.
Les consommateurs, ne s’achètent donc pas des objets
matériels, et ce qui distingue les marques, ce sont pas meurs produits – qui
sont tous les même. C’est leur image ou, plutôt, leur philosophie, à travers
laquelle le client revendique sa manière d’être et sa façon de penser.
On est heureux d’être en bonne santé qu’en sortant d’une
maladie.
Mais comme le dit encore Sénèque, « une fois évanouies
les distractions », une fois rentré de voyage, « on ne supporte plus
sa maison, sa solitude, ses quatre murs, et, livré à soi-même, on se regarde à
contrecœur. »
Il y a des mots qui trainent à la télé ou ailleurs, dans les
bavardages et les conversation, comme subprime,
fenêtre en PVC ou eurobonds :
on les répète, si bien qu’ils deviennent familiers. Du coup, on ne cherche pas
à savoir ce qu’ils signifient. Quand je visite un appartement, je demande s’il
y a des fenêtres en PVC, sauf que je ne sais même pas ce que signifie PVC et je ne le cherche pas à le savoir.
La publicité, le discours publicitaire et tous les slogans fonctionnent
exactement de cette manière : on se contente de répéter les même petites
phrases, les même affirmations, à renforts de petites musiques qui font entrer
les messages dans la tête : « ne passons pas à coté des choses
simples », « 205, un sacré numéro », « du pain, du vin du
Boursin », etc. A la fin, on croit ce qu’on nous dit, sans raison, simplement parce qu’on s’est habitué au message et
qu’on l’a comme incorporé.
C’est la Société du Spectacle, « où le monde sensible
se trouve remplacé par une sélection d’images » (36). Si la publicité nous
abreuve tant d’images de la nature, et si elle en parle si mal, à grands
renforts de clichés bucoliques et de paysans exhumés du passé, c’est peut être
que cette nature n’existe plus vraiment, remplacée par son avatar qui est
l’image de la nature. Les publicités qui célèbrent la nature sont celles qui la
détruisent et polluent le paysage à grands coups d’affiches et de néons
JCDecaux & Co. Et le désert avance, ou plutôt, il recule. La nature c’est
comme les frites McCain : « ce sont ceux qui en parlent le moins qui
en mangent le plus ».
« L’aliénation du spectateur, comme dirait Guy Debord,
s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit » (30). Et moins il
agit. On peut bien se féliciter de la démocratisation
des téléviseurs 3D et autres téléphones portables. Mais ça veut simplement dire
qu’ils sont vendus moins cher, et pas du tout que le peuple a plus de pouvoir.
Comble du cynisme, mais de de Diogène, celui-là : la
générosité, l’humanité, la défense de l’intérêt général et des biens communs
sont des arguments de vente. C’est un peu la théorie d’Adam Smith
renversée : l’intérêt général sert l’intérêt particulier. En fait, comme
dirait l’autre, « on trafique toutes les actions humaines, et de toutes
les verts morales : les plus petites choses, celles que l’humanité
demande, s’y font ou s’y donnent pour de l’argent ».
Une certaine manière de comprendre le stoïcien « faire
tout ce qu’on veut sans en être empêché et sans y été contraint ». faire
ce qu’on veut, ce serait donc céder à ses caprices […] c’est pourtant bien ce
comportement de gamin que les publicités encouragent quand elles promettent au
consommateur le plaisir en toute liberté.
Si les hommes étaient vraiment libres, la publicité n’existerait
pas.
Comme le dit Baudrillard, « sans croire » à ce
produit, « je crois à la publicité qui veut m’y faire croire ».
D’après Freud, l’autoérotisme ou le narcissisme est la
première forme de sexualité éprouvée par l’enfant. Il se fait plaisir tout seul
et « se satisfait au moyen de son propre corps ». ce serait la
première phase de la construction de la sexualité et de la personnalité de l’individu.
L’autoérotisme, du grec érôs, « amour »,
et auto, « soi-même », correspond
exactement à l’impératif kellogien : « aimez-vous ». sauf que le
narcissisme tient de l’instinct le plus primaire, et que ce n’est pas la peine
d’un rajouter. Au contraire, l’éducation que les parents apportent à leur
enfant doit le conduire à se regarder un peu moins le nombril pour s’adapter au
monde et à la société. Un gamin coudrait satisfaire tous ses caprices, mais ses
parents doivent lui apprendre que ce n’es tpas toujours possible et que parfois
c’est mal, e, faisant naitre chez lui des sentiments « comme la honte, le
dégout, la morale ». selon Freud, l’évolution normale de l’enfant le conduit bien plutôt à surmonter son narcissisme pour tourner son amour vers une autre
personne qui lui. Sinon, c’est qu’il y a un problème. Celui qui n’a pas dépassé
le stade de l’autoérotisme à l’âge adulte souffre d’infantilisme, voire de perversion.
Seul un pervers recherche son propre
plaisir sans tenir compte des autres, sinon pour les traiter comme de simples choses sui lui servent à satisfaire ses
désirs – avant de les jeter.
Dans tous les cas, a publicité traite le consommateur comme
un gamin et l’infantilise en le maintenant dans la phase narcissique de la
sexualité.
Une marque ne pourra que plaire au consommateur en flattant
son ego.
« Alinéa, pour un chez vous qui ne ressemble qu’à vous. »
car si mon chez moi Alinéa ou Ikea ne ressemble qu’à moi, c’est que je
ressemble à tout le monde.
Mais suffit-il d’avoir une couleur de voiture ou une « appli »
de Smartphone différente des autres pour avoir de la personnalité ?
« Le seul fait de choisir tel ou tel objet pour vous
distinguer des autres est en soi-même un service social ». C’est Jean
Baudrillard qui cote John Stuart Mill.
Comme le dit Guy Debord dans La Société du Spectacle, les stars incarnent « le résultat
inaccessible du travail social »(60). La plupart des gens doivent bien
travailler pour gagner leur vie, et quand on est au boulot, on n’attend qu’un
chose, c’est le week-end ou les vacances. C’est là qu’on peut vraiment être
heureux : on peut enfin dépenser son argent et faire ce qu’on veut. En fait,
les stars son payées pour nous montrer à quoi nous devons rêver, à travers ces
clichés de bonheur auxquels nous devrions tous nous conformer. La star, c’est le
modèle de la vie heureuse dans la société de consommation. Elle permet de faire
croire à tout le monde que le bonheur consiste à consommer.
D’après Guy Debord, la vedette est « l’ennemi de l’individu »(60). D’abord, parce qu’elle rappelle à tous ceux qui sont devant leur télé qu’ils ont vraiment raté leur vie ? Ensuite, parce qu’elle empêche chacun d’entre nous de chercher notre propre définition du bonheur, et de se faire une vie à lui.
D’après Guy Debord, la vedette est « l’ennemi de l’individu »(60). D’abord, parce qu’elle rappelle à tous ceux qui sont devant leur télé qu’ils ont vraiment raté leur vie ? Ensuite, parce qu’elle empêche chacun d’entre nous de chercher notre propre définition du bonheur, et de se faire une vie à lui.
La modernité c’est le présent qui remercie le passé pour ce
qu’il leur a donné , et sans lequel il ne serait pas ce qu’il est :
voiture, iPhone, etc. ces ‘innovations » technologiques ne sont pas nées
du jour au lendemain. Bref, la modernité s’inscrit dans la continuité d’un progrès
qui a demandé du temps.
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