Les disciples à Saïs - Novalis
(trad : Maeterlinck)
LES DISCIPLES À SAÏS
II
La Nature.
(...)
Quand le penseur, dit le troisième, devient un
artiste actif, quand par une application adroite
de ses mouvements spirituels il cherche à réduire
l’univers en une figure simple et qui paraît
énigmatique, et qu’avec des mots il décrit les
lignes des mouvements, il faut que l’amant de la
Nature admire cette entreprise audacieuse, et
qu’il se réjouisse du progrès des aptitudes humaines.
(...)
Quelques élus les
obtiennent alors qu’ils sont encore jeunes ; d’autres
seulement dans un âge avancé. Le chercheur
véritable ne devient jamais vieux ; toute passion
éternelle est hors du domaine de la vie, et plus
l’enveloppe intérieure se fane et se dessèche,
plus le noyau devient clair, éclatant et puissant.
Ce don ne dépend pas de la beauté extérieure,
de la force, de la pénétration ou de quelque avantage
humain. Dans toutes les positions, à tous
les âges et dans toutes les races, à toutes les
époques, sous toutes les latitudes, il y eut des
hommes que la Nature élut pour en faire
ses enfants préférés et qui furent favorisés du
don de la perception intérieure.
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