lundi 28 septembre 2015

Sensorialité excentrique - Raoul Hausmann



Sensorialité excentrique - Raoul Hausmann

Vous me direz que le chat n’est qu’un animal, qu’il suit ses impulsions, et qu’il ne sait pas penser comme l’homme - ah, qui vous assure que l’homme sait bien penser ? L’homme, par l’emploi maladroit de ses capacités intellectuelles a enterré toutes ses facultés de surpassement et d’élancement sous une épaisse couche de superstitions, les faibles indices de ce qu’il appelle, sans pouvoir le saisir : son âme.
L’homme n’est qu’une gigantesque surcompensation de ses pseudologies fantastiques, des mensonges qu’il se raconte tout au long de sa vie - cependant, un chat n’a même pas la possibilité de mentir. Voilà.
L’homme, cette simili-merveille de la Création, est tellement sûr de lui, tellement certain que les êtres qui l’entourent, les animaux, sont bêtes et sans émotion, qu’il s’est fait une image de Dieu d’après sa propre image : injuste, vengeur et coléreux. Vous me dites “l’homme a des idéaux et le chat n’en a pas” - certes, mais un de ses idéaux s’appelle la Justice et il n’y a jamais eu la moindre justice, ce n’est qu’une fiction factice. Prise en main par un Etat, la Justice s’en va infailliblement et laisse sa caricature, la Dictature, injustice.

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