mercredi 7 octobre 2015

La fonction de l'orgasme - Wilhelm Reich



La fonction de l'orgasme - Wilhelm Reich

Ainsi, même ceux qui ont le moins de préjugés apprécieront sans doute différemment au niveau affectif l’amour extra-conjugal de la femme que celui de l’homme. Le langage traduit déjà une telle différence : la femme « s’est abaissée en se donnant à l’homme », tandis que l’homme « a fait la conquête de la femme ». En revanche, jamais un homme « n’appartient » à une femme. La raison en est que, pour la majorité des hommes, « posséder » une femme signifie véritablement une conquête, et qu’en outre la possession d’une femme mariée représente un triomphe sur le mari « trompé ». Il ne s’agit donc pas en premier lieu d’une expérience sexuelle, mais de « possession », de « perte », de « tromperie », de « triomphe » et de « vengeance ». Il est donc inconcevable, pour qui réagit en termes bourgeois, qu’un conjoint qui éprouve temporairement un autre attachement puisse en toute confiance en faire part à l’autre.

Ces données psycho-sociales se trouvent compliquées par un fait complexe : la femme devient dépendante de l’homme qui l’a amenée à l’orgasme, en dépit de son attitude virile et de son émancipation antérieures. Après une expérience sexuelle satisfaisante, elle souhaite un homme fort qui la dirige. Et même, ce singulier désir de dépendance et de subordination se manifeste chez des femmes de moindre intelligence. En revanche, chez l’homme sain, il en va différemment. Le caractère phallique-agressif de sa sexualité le préserve de toute soumission. (Seul un homme non satisfait ou de caractère féminin peut se soumettre à une femme, qui d’ailleurs n’en éprouvera pour lui qu’un secret mépris.)

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