lundi 26 février 2024

Elizabeth Siddal

 Elizabeth Siddal

 

La vie et la nuit trépassent loin de moi,

La mort et le jour s'ouvrent à moi.

Partout où les pas me portent

La vie es chemin de pierre et de malheur.

Seigneur, combien me reste-t-il à marcher ?

 

Des cœurs vides ne me quittent plus, 

Des yeux sans âmes ont cessé de me réjouit :

Seigneur, laisse moi venir à Toi !


Ni la vie ni la jeunesse ni le soleil d'été

Ne m'apportent plus de joie :

Seigneur, protège-moi des pierres de la vie.

Des yeux longtemps aimés, clos depuis des années veillent sur moi -

La sainte mort s'impatiente -

Seigneur, accueille-moi dès ce soir !


Ma vie semble figée dans la tristesse.

Comme lys dans un ruisseau gelé.

Je n'ai regard que pour le soleil,

Seigneur, seigneur, dans le souvenir de celui que j'ai perdu.

Ô Seigneur, ne m'oublie pas !


A quoi ressemble la Terre inconnue ?

Les morts errent-ils main dans la main ?

Etreignons-nous des mais mortes et frémissions-nous

A jamais d'une joie sans fin ?

L'air s'emplit-il de la rumeur

Des esprits, emportés dans leur ronde ?

Nos yeux épuisés peuvent-ils se reposer

Sur éternel chant des lacs ?

D'altiers anges blancs délassent-ils leur regard

Sur les rives où se penchent les lys ?

Seigneur, qu'en est-il ? Nous ne savons rien ;

Seigneur de Bonté, en Toi nous mettons notre foi -

Ô Dieu, souviens-toi de moi !


(Trad. Jacques Frémontier)

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