mercredi 15 avril 2015

Ghérasim Luca - Œuvres



Ghérasim Luca - Œuvres



la beauté de ton sourire ton sourire
en cristaux les cristaux de velours
le velours de ta voix ta voix et
ton silence ton silence absorbant
absorbant comme la neige
la neige chaude et lente lente est
ta démarche ta démarche diagonale
diagonale soif soir soie et flottante
flottante comme les plaintes les plantes
sont dans ta peau ta peau les
décoiffe elle décoiffe ton parfum
ton parfum est dans ma bouche ta bouche
est une cuisse une cuisse qui s’envole
elle s’envole vers mes dents mes dents
te dévorent je dévore ton absence ton absence
est une cuisse cuisse ou
soulier soulier que j’embrasse
j’embrasse ce soulier je l’embrasse sur
ta bouche car ta bouche est une bouche
elle n’est pas un soulier miroir que j’embrasse
de même que tes jambes de même que
tes jambes de même que tes jambes de
même que tes jambes tes jambes
jambes du soupir soupir
du vertige vertige de ton visage
j’enjambe ton image comme on enjambe
une fenêtre de ton être et de
tes mirages ton image son corps et
son âme ton âme ton âme et ton nez
étonné je suis étonné nez de tes
cheveux ta chevelure en flammes ton âme
en flammes et en larmes comme les doigts de
tes pieds tes pieds sur ma poitrine
ma poitrine dans tes yeux tes yeux
dans la forêt la forêt liquide
liquide et en os les os de mes cris
j’écris et je crie de ma langue déchirante
je déchire tes bras tes bas
délirant je désire et déchire tes bras et tes bas
le bas et le haut de ton corps frissonnant
frissonnant et pur pur comme
l’orage comme l’orage de ton cou cou de
tes paupières les paupières de ton sang
ton sang caressant palpitant frissonnant
frissonnant et pur pur comme l'orange
orange de tes genoux de tes narines de
ton haleine de ton ventre je dis
ventre mais je pense à la nage
à. la nage du nuage nuage du
secret le secret merveilleux merveilleux
comme toi-même
toi sur le toit somnambulique et nuage nuage et diamant c'est un
diamant qui nage qui nage avec souplesse
tu nages souplement dans l’eau de la
matière de la matière de mon esprit
dans l’esprit de mon corps dans le corps
de mes rêves de mes rêves en action


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J’ai mis hier un très haut-de-forme pour le plai­sir de voir plus tard une armée de hauts-de- forme plonger dans les vagues : me suis-je sui­cidé ? je ne le crois pas ! comme je suis en train de vivre le lent suicide qu’est ma vie, pourquoi aurais-je cessé tout à coup d’exister ?
[…]
Ce n’est pas ma faute si l’homme me dégoûte et pas le rat - à la rigueur je peux imaginer un rat dans ma soupe, jamais un homme.
[…]
La peur de la mort nous empêche, certes, de nous jeter devant les baïonnettes de nos actes - sauf le jour où, suicidés ambulatoires et assassins somnambules, nous les rendrons moins meurtrières que nos sourires -, elle est là pour nous rappeler qu’on ne verse pas son sang comme on respire, mais se tait aussitôt qu’elle le voit monter en nous telle la sève dans une plante.

..........................

c’est la grande, la monstrueuse déception
que me cause mon propre personnage
drogué à l’idée d’évoluer
avec une agilité jamais atteinte
à la frontière de la veille et du sommeil
entre le oui et le non
le possible et l’impossible
pour se trouver soudain
devant l’envers du décor
dans un monde d’illusions
et d’erreurs fondamentales
qui ne pardonnent pas et qui transforment
mon inégalable et inimaginable existence
en blessure

Dans ce monde latéral où je me sens jeté
sans savoir quelle erreur j’ai commise (même sur le plan précaire de la culpabilité)
sans savoir ce qui m'est arrivé, ni pourquoi
je ne ressens que les effets catastrophiques
de l’erreur, l'avalanche d’agressions
et de cruautés, probablement nécessaire
que le monde extérieur déclenche contre moi

Toutes les personnes qui m’entourent
me trahissent, sans exception

Tous les objets, toutes les femmes
et tous les amis, le climat, les chats
le paysage, la misère, absolument
tout ce qui me guette avec amour ou haine
profite de mon immense faiblesse
(conséquence  d’une erreur théorique
qui m’échappe)
pour  me frapper de plein fouet
avec une lâcheté dégoûtante
mais sans doute d’autant plus nécessaire

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Le chant de la carpe


nos corps miment la vie sourde
ou absente
de n’importe quel mot
que seul l’absurde
– piège ou porte –
jamais le comi­que
hante

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se laissant guider par le vent
qui perd  dans "devant"
et prenant comme cible
la fin de "l'impossible"

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mais qu'est ce qu'un "pouvoir" sans pou


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je t'ai je terri terrible passio je je je t'aime
je t'aime je t'ai je
t'aime aime aime je t'aime
passioné " aime je
t'aime passionném
je t'aime
passionnément aimant je
t'aime je t'aime passionné né
je t'aime passioné
je t'aime passionnément je t'aime
je t'aime passio passionnément


 

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