jeudi 10 février 2022

Les mots ne sont pas de ce monde – Hugo von Hofmannsthal

Les mots ne sont pas de ce monde – Hugo von Hofmannsthal

 

Lettres à un officier de marine

 

Vienne, le 30 mai 1893

 

Mon cher Edgar,

 

Finalement, je n’ai pas montré ta lettre à ta maman. Elle a tant de choses à penser, les mathématiques avec Hannibal, la santé de Lorle, le ménage et mille autres choses encore. À quoi bon l’inquiéter davantage ? Quant à moi, j’ai lu ta lettre avec attention, trois ou quatre fois, et j’en suis arrivé à la belle conclusion que je comprends parfaite­ment ton état mais que je ne sais vraiment pas quoi faire contre. Mais peut-être une chose va-t-elle te consoler : cet état existe aussi ailleurs qu’à bord du SMS Saïda, cette brûlure et ce fourmillement à l’intérieur, ce sentiment de ne pas être plein, de sentir l’absurdité de la vie, cette incapacité à trouver le calme, comme si l’on ne pouvait pas dormir et ne cessait de se tourner et retourner dans son lit. Je crois que c’est une maladie infan­tile de l’âme. Il n’y a que lorsqu’on vit comme moi que celle-ci s’estompe, comme toute humeur ; quand on est embarqué dans une grosse boîte en fer sur une mer vide et sans aucun bruit, elle prend de la vigueur et enferme dans la solitude. Tu sais, je parle avec beaucoup de gens intelligents et même singuliers, et il me suffit d’aller jusqu’à ma bibliothèque où je trouve suffisamment de livres profonds, fascinants, enthousiasmants, pour m’y perdre jusqu’à m’oublier moi- même, tant et si bien que les pensées et les sensations trouvées dans les livres et chez les gens effacent parfois totalement mes propres pensées et mes propres impressions pour prendre leur place ; car ce n’est pas nous qui avons les gens et les choses, qui les tenons, ce sont au contraire eux qui nous ont et qui nous tiennent. De ce fait, on ne se sent certes pas vide, mais c’est une chose beaucoup plus inquiétante encore : on est comme un fantôme en plein jour avec des pensées étrangères qui pensent en nous, des humeurs anciennes, mortes, artificielles, qui vivent en nous ; on voit tout comme à travers un voile, errant dans la vie comme un étranger, un exclu - rien qui vous saisisse, rien qui vous remplisse ; et pour finir, il y a quand même quelque chose d’humain, quelque chose d’authentique qui se manifeste. Dans mon cas, il s’agit maintenant d’un désir sans borne pour la nature, non pas voir comme dans un rêve mais saisir de façon physique et active la nature, marcher, chasser et même vivre comme un paysan ; je ressens ce qu’a dû ressentir Antée qui tirait sa force de la terre maternelle, lorsque Hercule, qui se battait contre lui, l’a soulevé et l’a lentement étouffé en l’éloignant du sol...

Je peux très bien m’imaginer qu’un jour il te deviendra impossible de garder ce métier. Je ne veux pas me tracasser là-dessus pour l’instant. Mais quoi que la nécessité te réserve, ce voyage autour du monde est un trésor inestimable pour ton avenir. Je ne parle pas du spectacle que tu vois dans les ports et dans les villes mais d’une éducation beaucoup plus profonde et intérieure. La conscience d’avoir mesuré les immenses distances que tout individu respecte, d’avoir manqué de tous ces petits appuis et de ces petites béquilles qu’offre la civilisation urbaine, la commodité féminine, la dépendance de notre vie quotidienne, tout cela, crois-moi, est précieux au sens le plus profond du terme. Lorsque nous nous retrouverons tous les deux, tu sentiras à quel point tu te tiens dans la vie de façon beaucoup plus sûre, plus insouciante et plus virile que moi. Il n’y a que deux choses que j’aimerais vraiment : que tu apprennes des langues étrangères (l’anglais et d’autres), même si les circonstances rendent la chose difficile, parce qu’on en a toujours besoin, et que tu n’épargnes ni ton argent ni ta peine pour faire des excusions et voir autant de choses que tu peux. Je vis sans contrainte mais sur un petit pied et je sais très bien qu’il est désagréable de dépenser cent florins pour des parties de campagne, alors qu’à la maison il faut faire attention à tout ce qu’on dépense. Mais plus tu utiliseras ton argent pour profiter d’occasions pratiquement inaccessibles aux autres et voir le monde, plus tu engrangeras pour ton avenir un bien effectif et toujours utilisable. Je vois des gens qui, dans le journalisme et la politique, pour s’assurer une position morale, voyagent à toute allure et au prix de grands sacrifices, traversent quelques pays d’Europe et survolent un petit bout de l’autre hémisphère.

Il y a même une expression qui dit « ne pas avoir vu grand-chose » et qui exprime bien le respect devant ceux qui ont voyagé à travers le monde.

Ta maman et Lolo doivent être maintenant à la Hohe Warte ; je ne vais pas tarder à aller les voir : cela fait maintenant deux mois que je n’ai pas vu Lolo.

Je ne sors pratiquement plus depuis mi- avril. J’ai commencé à être bien fatigué. Maintenant les jardins sont magnifiques, remplis du parfum des acacias et des lilas. Le matin, je suis presque toujours au Belvédère ou au Schwarzenberggarten et je lis. J’ai aussi pas mal écrit ces derniers temps : une petite pièce triste en un acte et même un bon nombre de vers. Le soir, je vais voir quelques connaissances : une vieille femme charmante et sagace, un ami qui écrit des livres, une jeune demoiselle qui n’est pas en très bonne santé ; ou bien je vais à la campagne ou au Burgtheater où il fait maintenant très froid. Peut-être qu’on jouera ma pièce d’ici à ton retour. Je me plais à lier les deux souhaits.

 

Porte-toi bien

 

H.

 

 

Vienne, le 17 septembre 94 III Salesianergasse 12

 

Mon cher Edgar

 

Je n’ai pas pu te voir, la faute en est au caractère très imprécis de ta petite lettre et à ma maladresse. Maintenant c’est passé.

Au Semmering j’ai rencontré quelqu’un qui était bien le dernier que je pensais trouver là, une jeune fille, l’être le plus authentique peut-être que je connaisse, avec une énergie et une rigueur pour elle-même et les autres qui est remarquable, l’une des rares personnes qui ne sont pas plus faibles que la vie et qui ont le sens de la justice et qui en réclament autant pour elles-mêmes. Si, parmi les cinq ou six personnes que je connais, on peut se dire, dans dix ans, que nous avons tenu parole, voilà une chose grande et belle et bien rare. La vie s’insinue de mille façons en nous et reste accrochée à nous comme un morceau de plomb qui nous tire vers le bas : et plus on a envie de comprendre les choses dans le détail, au lieu de réfléchir à ce qui est grand, à l’amour si on peut l’appeler ainsi, et de laisser les 1000 causes and effects n’être justement que des causes and effects, des faits et des détails, plus on devient faible et démuni. Notre mauvaise culture est traversée par un besoin malsain de savoir un nombre incalculable de choses et, de ce fait, même ceux qui ont une pensée éveillée ne parviennent pas au savoir vivant. « Les philistins de la culture », voilà un joli mot pour nous les Allemands de cette seconde moitié du XIX siècle. Comme dans un étang croupi et marécageux, les rares endroits où l’on trouve une eau de source fraîche sont, dans notre culture, les petits cercles qui se forment autour des artistes. Car l’essence de l’art, c’est toujours l’immédiateté : aller à l’essentiel, regarder l’existence sans peur, ni paresse ni mensonge. Vus sous cet angle, les artistes sont peut-être les gens qui trouvent plus passionnant de comprendre l’existence, même si elle donne froid dans le dos, plutôt que de se complaire dans des formules mortes et qui ne veulent plus rien dire. C’est de cette façon, je crois, que je suis passé d’un rapport de dilettante avec l’art à une aperception fondamentale de la vie. C’est aussi ma façon de lire les livres, exception faite des livres purement informatifs et scientifiques, et de ceux qui sont relativement superficiels : je veux dire que j’essaie de sentir derrière le livre un individu qui veut vraiment comprendre la vie et qui cherche à l’interpréter pour lui et à la mettre d’aplomb. La poésie c’est aussi l’interprétation, je crois.

 

 

Gôding, le 18 juillet 95

 

Mon cher Edgar, ce que tu m’as dit dans ta dernière lettre envoyée de Brest, que tu serais plus heureux s’il y avait des jardins pleins de verdure à Pola et des femmes avec des coiffes bretonnes au lieu de simplement un ciel, des pierres et de la mer, je le comprends parfaitement. Ici les champs sont d’un vert tendre avec de jeunes paysannes slovaques, debout ou à genoux, les pieds nus, un fichu rouge sur la tête, et de temps en temps on traverse à cheval de petits villages avec des maisons bleu pâle ou vertes, et face au ciel lointain et décoloré on voit s’étirer de longues allées désertes de grands peupliers qui se découpent de façon triste, immenses ; et malgré tout, j’ai parfois une impression de solitude indicible, étouffante, comme si tout cela ne faisait pas partie de la vie, de la vraie vie, mais d’un monde étrange, que je ne comprends pas, qui me plonge dans l’angoisse, et où je me suis fourvoyé, Dieu sait comment. Tu sais, ce sentiment de ne saisir qu’un petit morceau de la vie et de se le voir ensuite arraché ; tu l’éprouves sans doute de façon plus forte que moi, mais les raisons sont plus intérieures qu’extérieures, voilà pourquoi il me submerge aussi. J’ai l’impression que je pourrai t’en parler un jour, mais ce n’est pas encore le moment.

Dans ta lettre de Kiei, tu m’as posé une question à laquelle je ne peux répondre que mal et de façon partielle. On entend beaucoup parler de ces choses que l’on appelle habituellement « la question sociale », paroles superficielles, parfois non, mais toujours lointaines, sans vie, comme lorsqu’on regarde de très loin, avec une longue vue, paître un troupeau de chamois ; on n’a pas l’impression que c’est vraiment réel. Ce qui est « vraiment réel », personne ne le sait sans doute, ni ceux qui sont pris dedans, ni les « couches supérieures ». Je ne connais pas « le peuple ». Il n’y a pas de peuple, je crois, mais simplement des gens, du moins chez nous, et des gens très différents, même parmi les pauvres, avec des mondes intérieurs très différents. Et puis il ne faut pas que tu oublies chez nous l’immense diversité des nationalités et donc des degrés de dévelop­pement. Un étudiant juif fauché, un Viennois noceur et corrompu, un dragon de Bohême mélancolique, un artisan allemand de Moravie qui a perdu son bien, et... et... et... on multiplie ça par des cinquantaines de mille et ça donne ce qu’on appelle le « prolétariat ». Je peux faire quelque chose pour certains, en aider peut-être certains, en comprendre certains - je crois d’ailleurs qu’il n’y a que cela qui compte. Du moins chez nous, dans cette Autriche qui est bizarrement si difficile à comprendre. À l’ouest, les autres mots peuvent avoir plus de sens, je crois que les masses là-bas sont plus à l’unisson. Mais je suis content qu’il n’en soit pas ainsi chez nous. Je te chercherai un livre sur notre Constitution. Ne te tracasse pas trop sur des notions qui, chez nous, sont encore plus vides et moins adaptées qu’ailleurs, parce que nous les avons reprises toutes faites alors qu’elles sont le produit d’autres situations. Avec un peu d’expérience et de souvenir, on arrive à aller plus loin que ce que l’on pensait au début. L’important n’est pas de faire de nouvelles expériences mais de devenir vigilant à l’intérieur et d’être capable de se débrouiller avec ce que l’on a. Les milliers de concepts abstraits qui s’imbriquent et se pénètrent les uns les autres sont souvent comme les alluvions que le grand fleuve dépose sur chacune de ses rives. Quand on nage au milieu, dans l’eau vive, ils importent peu et ça ne vaut vraiment pas la peine de s’en préoccuper ; il est certes troublant de voir tous ces gens qui se chamaillent pour des concepts comme des chiens autour d’un vieil os et l’on n’ose pas considérer comme nulle toute cette bagarre. Et pourtant on devrait. La plupart des gens ne vivent pas dans la vie mais dans une apparence, dans une sorte d’algèbre où rien n’existe et où tout n’est que signification. J’aimerais sentir puissamment l’être de toute chose et, plongé dans l’être, la vraie signification profonde. Car l’univers entier est plein de signification, il est le sens devenu forme. La hauteur des montagnes, l’immensité de la mer, le noir de la nuit, la façon qu’ont les chevaux de regarder, comment nos mains sont faites, le parfum des œillets, comment le sol se déploie en vagues, en creux ou en dunes ou bien encore en falaises abruptes, un paysage vu depuis une montagne, comment on se sent quand, par une journée de grande chaleur, on passe sous un porche frais aux pierres luisantes d’humidité, ou quand on mange quelque chose de gelé : partout, dans toutes les innombrables choses de la vie, dans chacune d’elles, est exprimé de façon incomparable quelque chose qu’on ne peut rendre avec des mots mais qui parle à notre âme. Et ainsi le monde entier est une parole de l’insaisissable adressée à notre âme ou une parole de notre âme adressée à elle- même. La tristesse est un concept dans la langue réelle ; dans la langue de la vie, il existe des milliers de tristesses différentes : la tristesse quand on ne voit rien d’autre que des pierres, de la mer et du ciel ; la tristesse quand, par exemple, on sent l’odeur des fraises fraîchement cueillies et qu’on repense à certaines journées d’enfance ; la tristesse, bien différente, quand le soleil décline d’une certaine façon, et tant d’autres encore, n’est- ce pas ? Les mots ne sont pas de ce monde, ils sont un monde pour soi, justement un monde complet et total comme le monde des sons. On peut dire tout ce qui existe, on peut mettre en musique tout ce qui existe. Mais jamais on ne peut dire totalement une chose comme elle est. C’est pourquoi les poèmes suscitent une nostalgie stérile, tout comme les sons. Beaucoup de gens ne le savent pas et se perdent presque en voulant faire parler la vie. Mais la vie se parle elle- même. Elle parle en phénomènes. Mais il y a toujours un phénomène, une combinaison de paroles et une imbrication de sonorités qui touchent notre âme comme une équivalence. Ils sont manifestement sans équivalence dans l’absolu mais l’expression triple d’un inconnu, d’une vibration de Dieu. Cela va un peu te perturber au début, car on a cette croyance chevillée au corps - une croyance enfantine - que, si nous trouvions toujours les mots justes, nous pourrions raconter la vie, de la même façon que l’on met une pièce de monnaie sur une autre pièce de monnaie de valeur identique. Or ce n’est pas vrai et les poètes font très exactement ce que font les compositeurs ; ils expriment leur âme par le biais d’un médium qui est aussi dispersé dans l’existence entière, car l’existence contient bien sûr l’ensemble des sonorités possibles mais l’important, c’est la façon de les réunir ; c’est ce que fait le peintre avec les couleurs et les formes qui ne sont qu’une partie des phénomènes mais qui, pour lui, sont tout et par les combinaisons desquelles il exprime à son tour toute son âme (ou ce qui revient au même : tout le jeu du monde). En fin de compte, on peut aussi imaginer un jongleur merveilleux qui, en lançant des balles, en utilisant comme médium la gravité et le mouvement (ce par quoi il est très proche de l’architecte), produirait quelque chose de tout à fait analogue et nous comblerait de désir, d’émotion et d’excitations multiples. Tu vois, c’est pour ça que je crois qu’il n’y a rien d’écrit qu’on doive croire. Tous les grands livres, les grands poèmes, la Bible et les autres, sont des mondes oniriques de ce type, apparentés au monde réel et aussi entre eux de façon purement métaphorique et impossibles à raccorder comme on visse des tuyaux ! Or, en général, le bavardage des gens (et même tout le bavardage reproduit dans l’écrit) est la même chose que lorsqu’une vraie musique reprise et chantée de façon fausse se mêle aux grincements d’une charrette et au brouhaha de la rue. Et réussir à avoir une idée là- dessus dans ces conditions relève tout au plus du hasard. Mûrir n’est peut-être rien d’autre que ça : apprendre à écouter au- dedans de soi jusqu’à oublier tout ce brouhaha et même jusqu’à être capable de ne plus l’entendre à la fin. Quand on s’éprend de soi-même et qu’à force de fixer son reflet on tombe dans l’eau et se noie, comme on dit que c’est arrivé à Narcisse, je crois qu’on est tombé sur la meilleure voie, comme les petits enfants qui rêvent qu’ils tombent dans un pays de légende en passant par la manche du paletot de leur père, pour se retrouver entre les montagnes de verre et le puits du roi des grenouilles. « S’éprendre de soi- même », je veux simplement dire : de la vie ou bien de Dieu, comme on veut. Voilà, je voulais écrire tout ça, premièrement parce que c’est ce que je crois, deuxièmement parce que ça te parle peut-être aussi. Ou je me trompe ? Dans ce cas, n’hésite pas à me contredire.

De tout cœur

 

Ton Hugo

 

 

Vienne, le 4 novembre 95 III. Salisianergasse 12

 

Mon cher Edgar

 

J’ai seulement été à Venise. Nous ne voulions aller nulle part ailleurs. Il faisait très froid et je suis revenu un peu enrhumé, mais j’ai vu là-bas quelques femmes dont je ne sais pas le nom, avec qui je n’ai pas parlé, mais dont le visage et la façon qu’elles avaient de parler avec leur mari m’ont impressionné et m’ont fait croire que je vivais des aventures. J’ai aussi vu de très beaux tableaux et les tombeaux des doges dans les églises, de très beaux tombeaux, fiers, agréables à contempler. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que j’allais là-bas. Quant à la mer, la vraie mer, d’un bleu lumineux, avec des vagues, je ne l’ai vue que quelques heures. En la regardant, j’ai compris que j’avais beaucoup vieilli au cours de l’année passée. Il m’est difficile de t’expliquer le rapport. Mais quand un individu, qui vit presque tout le temps entre des maisons ou tout au plus à côté des champs et des routes de campagne, voit de nouveau la mer, il est comme soulevé : il se sent lui-même de façon très distincte, mais comme dans un air ténu et inhabituel.

Beaucoup de choses s’effacent quand on s’est rapproché en rêve de la possession et presque de l’essence : on est infiniment léger et vide.

Si je meurs demain, qui est-ce qui meurt ? Qu’est-ce qui meurt vraiment ? Quelle force ? Quelle part d’humanité essentielle ? Je me pose très rarement ce genre de question, mais la mer questionne et parfois aussi, dans le silence de mort de la nuit, l’horloge ; ou bien le bruit régulier du sang dans les tempes. Il y a une phrase étrange de quelqu’un qui est maintenant devenu fou. Elle dit : « Ceci est un noble discours qui dit ceci : ce que la vie nous a promis, nous allons le lui tenir. »

C’est vraiment un noble discours si on y réfléchit bien. Il doit y avoir en nous une force infinie, une magie merveilleuse et sans bornes. Sinon, nous n’aurions pas ces pressentiments indicibles de l’existence, cette certitude bienheureuse d’être toujours entouré que par des apparences modèles, ce sourd pressentiment que même les souffrances ne sont pas vraiment vraies. N’éprouves- tu pas la même chose aussi ? Mais parfois nous sommes comme l’homme devant la mer, avec tout ce qui est solide derrière nous, juste là pour être quitté, et devant nos yeux rien que l’infinitude de l’existence dont il est impossible de venir à bout. Veille à pouvoir devenir un ami pour quelqu’un.

Porte-toi bien

Hugo

 

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