Le crachoir du solitaire - Nihil Messtavic
On peut choisir sa mort, parfois. Jamais sa naissance. Quelle injustice.
On devient nihiliste après s'être débarrassé de l'inutile. Les problèmes sont inutiles : ce sont nos actions qui les créent. Ne faisons rien, n'existons plus, soyons le Néant intégral.
Le vision lucide et éclairée ne mène pas à la misanthropie, elle conduit à la solitude, à l'égoïsme. On ne peut haïr ce qui n'existe plus.
Il ne faut écrire ses pensées - gagnées au prix d'une guerre entre l'animal et l'inhumain - qu'avec le sang de ses propres plaies, qu'avec sa bile, fruit de la nausée de sa propre existence.
Chaque nouvelle pensée est une renaissance d'homme : l'homme est son propre géniteur, son propre Dieu, et il hérite d'un déterminisme réfléchi, logique et cohérent. L'homme n'est pas un amas d'expériences, en fin de compte, mais un nouveau né fini. Nos parents, nos êtres passés, ne sont que des ancêtres lointains et imparfaits.
Le monde 'a pas de sens ?Faux : c'est le sens qui n'a pas de monde.
Toutes nos possessions sont éphémères, illusoires. Nous ne possédons pas même notre propre vie. La seule chose qu'il nous est permis de considérer comme nôtre, c'est l'idée de la Fin, du Néant.
Si la solitude est la condition normale de l'esprit fort c'est qu'elle est la forme la plus pure de compagnie.
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