Petits textes poétiques - Robert Walser
Randonnée pédestre
Le désir et la quête , l'insatisfaction, la soif de beauté le poussait en avant, tandis que derrière lui, loin derrière lui, sommeillant les riches images du souvenir
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Et toujours et encore il reprenait la route et suivantes ses pensées tantôt légères, tantôt lourdes sous le ciel de jour, sous le ciel de nuit, sous le soleil et sous la lune, alternant les sentiments tantôt douloureux, tantôt souriants et heureux
Le rêve (I)
Aimer me rend grand; mais être aimé et désiré me rend petit
L'invitation
Qui veut aimer ne veut plus parler car qui veut parler ne veut plus aimer
Le paysage (I)
Oh, j'eus l'impression que j'avais jadis été roi et qu'aujourd'hui, mendiant, j'étais condamnée à parcourir le vaste monde où partout triomphe l'ignorance, où partout triomphant, obtuses et enténébrées, les absences de pensée et de sensibilité; j'eus l'impression qu'il était éternellement vain d'être bon, éternellement impossible d'avoir des intentions pures, que tout démence et que nous étions tous des petits enfants, livrés d'avance aux folies, aux impossibilités
Le poète
Alors régnait le bien, le juste, le beau et le monde n'était qu'indicibles splendeurs et sérénités
Un après midi
Le monde était un poème et le soir un rêve
Lettre de candidature
Je suis honnête, en même temps bien conscient que cela, dans le monde où nous vivons, ne présente aucun intérêt
Les enfants de Tanner
Le poète doit risquer, doit se perdre, doit sans cesse, doit toujours tout mettre en jeu, a le devoir d'espérer, a le droit, n'a même que le droit d'espérer
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Je me souviens d'avoir commencé la rédaction du livre par un désespérant fatras de mots, par tout sortes de notes et de griffonnages incohérents
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