Elizabeth Siddal
La vie et la nuit trépassent loin de moi,
La mort et le jour s'ouvrent à moi.
Partout où les pas me portent
La vie es chemin de pierre et de malheur.
Seigneur, combien me reste-t-il à marcher ?
Des cœurs vides ne me quittent plus,
Des yeux sans âmes ont cessé de me réjouit :
Seigneur, laisse moi venir à Toi !
Ni la vie ni la jeunesse ni le soleil d'été
Ne m'apportent plus de joie :
Seigneur, protège-moi des pierres de la vie.
Des yeux longtemps aimés, clos depuis des années veillent sur moi -
La sainte mort s'impatiente -
Seigneur, accueille-moi dès ce soir !
Ma vie semble figée dans la tristesse.
Comme lys dans un ruisseau gelé.
Je n'ai regard que pour le soleil,
Seigneur, seigneur, dans le souvenir de celui que j'ai perdu.
Ô Seigneur, ne m'oublie pas !
A quoi ressemble la Terre inconnue ?
Les morts errent-ils main dans la main ?
Etreignons-nous des mais mortes et frémissions-nous
A jamais d'une joie sans fin ?
L'air s'emplit-il de la rumeur
Des esprits, emportés dans leur ronde ?
Nos yeux épuisés peuvent-ils se reposer
Sur éternel chant des lacs ?
D'altiers anges blancs délassent-ils leur regard
Sur les rives où se penchent les lys ?
Seigneur, qu'en est-il ? Nous ne savons rien ;
Seigneur de Bonté, en Toi nous mettons notre foi -
Ô Dieu, souviens-toi de moi !
(Trad. Jacques Frémontier)
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