Vérité et mensonge au sens extra-moral
Il désigne
seulement les relations des choses aux hommes et s'aide pour leur expression
des métaphores les plus hardies. Transposer d'abord une excitation nerveuse en
une image ! Première métaphore. L'image à nouveau transformée en un son
articulé! Deuxième métaphore.
L'homme
oublie assurément qu'il en est ainsi en ce qui le concerne ; il ment donc
inconsciemment de la manière désignée et selon des coutumes centenaires - et,
précisément grâce à cette inconscience et à cet oubli, il parvient au sentiment
de la vérité. Sur ce sentiment d'être obligé de désigner une chose comme «
rouge », une autre comme « froide », une troisième comme « muette », s'éveille
une tendance morale à la vérité ; par le contraste du menteur en qui personne
n'a confiance, que tous excluent, l'homme se démontre à lui-même ce que la
vérité a d'honorable, de confiant et d'utile. Il pose maintenant son action en
tant qu'être « raisonnable » sous la domination des abstractions ; il ne
souffre plus d'être emporté par les impressions subites, par les intuitions ;
il généralise toutes ces impressions en des concepts décolorés et plus froids
afin de leur rattacher la conduite de sa vie et de son action.
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