Epigrammes - Carlos Diaz Dufoo
Il lit avec une sage lenteur, une indignation dionysiaque, une âme prosélyte et un esprit ennemi. Il lit sans cesse en quête d'un complément à sa vie et pour prolonger en elle ses lectures.
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Excuse de la vie : la monotonie du mouvement empêche le suicide.
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Dans le monde des mots, qu'il est facile de se mouvoir !
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Le dessein occulte d'une âme collective. Mouvements mécaniques, selon un plan anonyme et fatal. Émotions artificielles, coupées grossièrement. Valeurs humaines désolées qu'une génération privée de sens transmet à une autre génération privée de sens. Une scolastique d'idées communes, que le hasard combine, de jugements élimés et d'affirmations truculentes. Vanités minuscules et suffisances lilliputiennes.
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Vous est-il arrivé de lire un journal sans ressentir l'horreur de la foule ?
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Être, c'est être quelque chose. La liberté, c'est pouvoir être quelque chose. Pouvoir être quelque chose, c'est être toutes les choses. Être toutes les choses, c'est n'être rien.
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Il lisait sans buts, selon l'attitude humaine normale devant les concepts et devant les images, sans comprendre complètement les premiers ni finir de comprendre entièrement les secondes. Il comprenait mal. Il comprenait parfois. Il ne comprenait pas la plupart du temps. C'était un lecteur commun.
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