jeudi 10 avril 2025

La montagne de l'âme - Gao Xingjian

 La montagne de l'âme - Gao Xingjian

 

Le langage est comme une boule de pâte dans laquelle passent des phrases. Dès que tu abandonnes les phrases, c’est comme si tu pénétrais dans un bourbier dont tu ne peux plus ressortir.

Dans les ennuis, les tracas, l’homme est seul. Une fois que tu es dedans, tu dois t’en sortir par toi-même, pas de sauveur pour s’occuper de ces vétilles.

Tu rampes dans le langage en traînant tes pensées pesantes. Tu voudrais tirer un fil conducteur pour t’aider à en sortir, mais plus tu rampes plus tu es harassé, tu es ligoté par le fil conducteur du langage ; tel un ver à soie qui tisse son fil, tu fabriques un filet autour de toi, qui t’enserre dans des ténèbres de plus en plus profondes. La faible lumière au fond de ton cœur est de plus en plus ténue et, tout au bout du filet, ce n’est que le chaos.

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 Quand les images sont perdues, l'espace aussi. Quand le son est perdu, le langage aussi

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Comment trouver enfin un langage pur et limpide, musical, insécable, plus élevé que la mélodie, au-delà des limites fixées par la morphologie et la syntaxe, sans distinction entre l’objet et le sujet, qui dépasse les personnes, se débarrasse de la logique, en constant développement, qui n’ait recours ni aux images, ni aux métaphores ni aux associations d’idées ou aux symboles? 

La raison d'être de la littérature - Gao Xingjian

La raison d'être de la littérature - Gao Xingjian

Le langage est la cristallisation la plus élevée de la civilisation humaine. Si raffiné, profond, insaisissable, tellement envahissant aussi, il pénètre les sensations et les connaissances de l’homme et établit un lien entre le sujet sensible et la connaissance du monde. Le fruit du travail d’écriture est si merveilleux, il permet à des individus isolés, même s’ils sont de nationalités ou de générations différentes, de communiquer. L’immédiateté de l’écriture littéraire et de la lecture s’unit ainsi à leur valeur d’éternité.

 

Les bienveillantes - Littell

 Les bienveillantes - Littell

Notre système, notre État, se moquait profondément des pensées de ses serviteurs. Cela lui était indifférent que l’on tue les Juifs parce qu’on les haïssait ou parce qu’on voulait faire avancer sa carrière ou même, dans certaines limites, parce qu’on y prenait du plaisir […] Cela lui était même indifférent, au fond, que l’on refuse de les tuer, aucune sanction ne serait prise, car il savait bien que le réservoir des tueurs disponibles était sans fond.

mardi 1 avril 2025

Maximes générales du gouvernement économique d’un royaume agricole Quesnay

 

Maximes générales du gouvernement économique d’un royaume agricole Quesnay

que le souverain et la nation ne perdent jamais de vue que la terre est l'unique source des richesses, et que c'est l'agriculture qui les multiplie

Léon de Mattis mort à la démocratie

 

Léon de Mattis mort à la démocratie

La démocratie, comme le capitalisme d’ailleurs, est devenue l’horizon indépassable de notre époque. Tout discours qui tendrait à la remettre en cause est disqualifié d’avance : on ne veut tout simplement même plus l’entendre.

Pourquoi la guerre Freud Einstein

 

Pourquoi la guerre Freud Einstein

Cette minorité des dirigeants de l’heure a dans la main tout d’abord l’école, la presse et presque toujours les organisations religieuses. C’est par ces moyens qu’elle domine et dirige les sentiments de la grande masse dont elle fait son instrument aveugle.

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L’homme a en lui un besoin de haine et de destruction